Gyakute Goshindô 1 L’essence de la technique de jûjutsu à l’ancienne (French)
texte par Satoshi Taito, traduction par Lionel Lebigot
Une fois le coup de main pris, tout un chacun peut l’utiliser !
Le « Nihon Goshindô » fut fondé dans l’après guerre par Shimizu Ken’ichirô. Les techniques d’autodéfense étaient enseignées sous forme de cours par correspondance et comptaient de nombreux étudiants dans tout le pays.
Le contenu du livre, qui reprend de nombreux enseignements des anciennes écoles, est véritablement adapté comme technique d’autodéfense. C’est également une excellente expérience d’apprentissage pour les pratiquants d’autres styles d’arts martiaux. En ces temps de criminalité, c’est précisément parce que nous sommes à l’ère de la paix et de l’harmonie que nous assistons à l’émergence de la “Gyakute Goshindô”. Dans ce livre, nous vous présenterons un certain nombre de techniques du Gyakutei Doujutsu, que tout le monde peut utiliser une fois qu’il en a pris l’habitude. Ancien inspecteur de police du département des enquêtes et de la division des sciences médico-légales, le maître de kobujutsu Yoshifumi Hayasaka vous guidera à travers les techniques d’autodéfense Gyakute. Il vous guidera avec les dernières connaissances en matière d’autodéfense !
Le déclin des arts martiaux et le développement de l’autodéfense.
Le goshinjutsu s’est développé de la fin de la période Edo au début de la période Shôwa. Au cours de la nouvelle ère Meiji (1868-1912), le rôle des bushi a fortement décliné. Cependant, la pratique de leurs techniques de combat perdura et survécu sous diverses formes, plus adaptées à l’esprit de l’époque. C’est au cours des périodes Meiji et Taishô que les budô se développèrent, notamment dans les zones rurales. Le Dai Nihon Butokukai fut alors formé, et la propagation du kenjutsu devient le kendô et le jû-jutsu devient le jûdô. C’est également à cette époque que le jûdô et le kendô, budô (modernes, donc), ont été créés en convertissant les techniques des koryû (jutsu) en un système moderne. Le jûdô Kôdôkan, créé par Jigoro Kano, fut popularisé dans tout le pays sous la bannière de la vigueur et de la bonne utilisation de l’énergie, posant ainsi les bases des budô. Le Teikoku Shôbukai, fondé par Noguchi Seihachirô et Noguchi Kiyoshi (Seiryûken), a compilé un certain nombre de bujutsu dont le jû-jutsu, dans des manuels d’instruction et les a diffusés dans tout le pays par le biais de cours par correspondance.
Au fur et à mesure que cette pratique des budô s’épanouissait, des techniques d’autodéfense pour se protéger des attaques d’urgence furent développées et popularisées. Un livre pionnier sur le goshindô fut publié en 1917 par Tsunataro Oda et Kanzane Sato, intitulé “Women’s Training Methods and Self-Defence Techniques”. De nombreux autres livres d’autodéfense furent publiés par la suite, tels que “Joshi Goho”, “Seinen Goho Jutsu” et “Goho Jutsu Hiden”, le goshindô était en plein essor. Alors que les bujutsu avaient connus une baisse d’intérêt après la guerre, le “gohshindo” de Shimizu Ken’ichiro sensei réussi à rassembler différentes écoles de bujutsu et à introduire un système de cours par correspondance pour populariser l’art.
Des bujutsu au goshindô.
Préoccupé par le déclin des arts martiaux traditionnels japonais après la guerre, Shimizu Shihan, en consultation avec Mochizuki Shoichiro, avec qui il avait été en contact, il créa le “日本護身道普及協会/Association Japonaise pour la Promotion du goshindo”. Shimizu Shihan étudia principalement le jû-jutsu Kenshô-ryû, qu’il avait appris de Takeishi Kenshô, ainsi que le jû-jutsu Hakkô-ryû, dont Mochizuki Shihan avait reçu le menkyô-kaiden/transmission complète, et les kyôdensho/rouleaux d’instructions du Shôbukai impérial, et les ajouta au système du “goshindô”. Le goshidô fut ensuite transmis et diffusé par Maehara Seizô shihan, qui a pris en charge le Nippon Goshindô Fukyûkai/association pour la Promotion du Goshindô.
。En 1952, la première édition du Gyakute Goshindô Kyôden a été publiée et un système de cours par correspondance a été introduit pour promouvoir la diffusion de l’art. Cinq volumes du kyôdensho furent publiés, de Shodan à Godan, et des techniques d’autodéfense utilisant bâtons et des parapluies furent également enseignées sous la forme de Jôshinkan Hanbô. Hayasaka Yoshifumi shihqn, qui préside le Nittô Bujutsu Kenkyukai Jôshinkan, nous présente une démonstration et un commentaire sur le contenu et les techniques du Gyakute Goshindô Kyôden Shodan.
Shimizu shihan, le fondateur de l’autodéfense, fut un officier de police de haut rang au sein du Metropolitan Police Department, notamment en tant que chef de police, pendant les périodes Meiji, Taishô et Showa. Dans le cadre de ses fonctions de policier, l’art de l’autodéfense a dû être une compétence indispensable, et l’on pense qu’il a ressenti directement la nécessité du goshindô. Hayasaka shihan, qui était également actif en tant qu’officier de police supérieur au sein du Metropolitan Police Department, a hérité des techniques d’autodéfense de l’ère Shôwa, nourries par son expérience, il les dispense de nos jours, en connexion avec les bujutsu.
Gyakute Goshindô : Shodan
Le Gyakute Goshindô Kyôden Shodan contient un historique sur les origines du jû-jutsu et des notes, suivie de l’étiquette et d’un certain nombre de techniques d’autodéfense. Les notes commencent par des précautions d’hygiène, comme le fait de garder les ongles courts, et mettent en garde contre l’utilisation de la force, en précisant que “la pratique ne doit pas être faite avec force” et que “tenter d’utiliser la force pour exécuter une technique ou défier la force est non seulement dangereux mais empêche également de progresser rapidement dans la technique”. Cela montre la confiance dans le raisonnement qui sous-tend les techniques du goshindô, qui permettent aux femmes et aux enfants de se mesurer aux hommes adultes sans recourir à la force.
Les techniques sont illustrées par des exemples de diverses situations d’agression par des voyous et les techniques pour y faire face sont expliquées par des photographies et un texte descrptif.
Technique consistant à relâcher les mains saisies et à contre-attaquer est présentée comme une technique d’autodéfense pour ” lorsque les deux poignets sont saisis “. On pense qu’il s’agit de la technique teodoki pratiquée dans le Tenjin Mayô-ryû et d’autres Yôshin-ryû jû-jutsu. Le jû-jutsu du Shôbu-kai impérial, qui fut incorporé aux techniques de goshindô. Les techniques du goshindô, proviennent entre autre, celles des Tenshin Shinyô-ryû et le tehodoki.
Quand un adversaire capture votre main droite avec sa main gauche. Reculez d’un pas et tournez votre main horizontalement pour libérer la main saisie, puis remettez-la dans la main de l’adversaire pour balayer les yeux. Pour exécuter la technique de libération des mains, à partir du poignet capturé, ouvrir largement la paume, relever le coude en direction de l’oreille droite ou de l’épaule gauche avec les doigts en avant, et tirer le côté du pouce entre le pouce et l’index de l’adversaire. Lorsque le poignet attrapé est relâché, tournez immédiatement votre poignet en arrière et d’un coup sec, frottez ses yeux. Tirer dans l’espace entre les doigts est important, et Hayasaka Shihan explique : ” C’est pourquoi nous appelons cette technique kitte (couper la main).
Dans la technique démontrée, lors de la libération d’une main saisie avec la main gauche, le pied droit se place derrière l’adversaire sans tirer le pied en arrière, et la main qui revient se transforme en une technique pour briser la gorge de l’adversaire et le faire tomber en arrière.
La technique du te-hodoki (extension du bras) permet de facilement vaincre un adversaire sans utiliser beaucoup de force. Par l’utilisation de cette simple technique, femmes et enfants peuvent vaincre un adulte. C’est une excellente première technique pour l’étude du goshindô.
Dans la technique appliquée,
Lorsque les deux mains sont saisies, serrez les poings, levez le coude gauche pour déséquilibrer l’adversaire, pliez le coude droit à un angle prononcé et relâchez ses mains. Tout en faisant un pas en avant avec le pied droit, frappez un coup de coude au point vital sous l’aisselle (yin de l’aisselle). Vous pouvez également effectuer d’autres frappes avec votre poing sur le menton ou le nez. En remontant le coude gauche, on ouvre l’aisselle droite de l’adversaire, et en y enfonçant la pointe du coude, on arrête le souffle. Les coups de coude sur les points vitaux sont assez dévastateurs.
Cette technique a également de nombreuses applications, comme l’attaque du visage avec les coudes et les poings, ainsi que la projection du bras en arrière après un coup de coude.
Les techniques du kyôdensho ne sont illustrées que d’un seul côté, mais si vous pratiquez une technique avec votre main droite, essayez de la pratiquer également avec votre main gauche. Hayasaka shihan a expliqué l’importance de l’application et de l’ingéniosité dans la pratique.
Dans “Quand l’adversaire saisit ma main gauche et me frappe au visage avec son poing gauche”, les photos illustrent les techniques de contre. Réceptionnez le poing qui vous frappe en tenant les mains gauche et droite de l’adversaire devant vous, prenez le dos de sa main droite avec votre main droite, et tenez fermement le côté opposé du poignet tout en tirant votre pied en arrière. Lorsque vous recevez la frappe d’un adversaire, tenez vos deux mains devant vous pour former un cercle et saisissez simultanément le dos de la main droite tout en parant le poing. Si vous tirez votre pied en arrière et tenez le poignet, le revers du poignet sera tenu et vous pourrez le contrôler, tout comme le Nikyô en Aïkido.
“En cas d’étranglement avant”, Dans le cas d’une saisie avant avec les deux mains suivie d’un étranglement. Tout en levant les deux épaules et en tirant le menton en arrière pour éviter l’étranglement, saisir la main droite de l’adversaire avec la main gauche, frapper l’abdomen de l’adversaire avec la main droite, tourner la main gauche tout en faisant un pas en avant sur la jambe droite, et pousser l’abdomen en arrière avec la main droite.
Lorsqu’il s’agit de renverser un adversaire, on dit que la technique est transformée en une technique dans laquelle l’adversaire est frappé en arrière en plaçant la paume de la main sur l’appendice xiphoïde et de le renverser en frappant ensuite de la paume au menton comme pour frapper l’adversaire en arrière. Des techniques similaires peuvent également être vues dans le Kakarito de Tenjin Shinyô-ryû et le Kihatsu de Tamega-ryû jû-jutsu, qui incorporent des techniques de jû-jutsu consistant à briser la posture.
Technique contre une frappe au niveau chûdan. Technique qui peut être utilisée pour contrôler un coup de poing, ainsi que lorsqu’une dague est utilisée pour poignarder. Lorsque l’adversaire vous frappe avec son poing droit, je frappe son poignet droit avec mon shutô gauche tout en reculant mon pied droit d’un demi-pas, dans le même temps je maintiens son poing droit avec ma main droite, je place mon coude gauche sur son coude droit et je pousse juste en dessous, bloquant ainsi l’articulation du coude.
D’après Hayasaka shihan, esquiver les coups et frappes avec le shutô de la main gauche peut également être utilisée contre les attaques au couteau, et que le coude peut être efficacement utilisé pour contrôler le mouvement. Il n’est pas facile d’éviter une attaque d’un adversaire armé d’une lame. Cependant, le mouvement consistant à reculer la jambe droite et à faire un demi-pas pour parer un estoc avec un shutô gauche est une technique facile à utiliser par les débutants. Lors de la saisie de la main armée, le côté opposé du coude peut être facilement inversé, donc il pense que c’est une technique très raisonnable.
L’essence des techniques du jû-jutsu, démontrée avec un esprit pratique.
En regardant les techniques décrites dans les kyôdensho, toutes utilisent la structure du corps pour libérer les mains saisies avec une légère force, une torsion des articulations. Il est important de ne pas se focaliser à utiliser la force brute pour exécuter les techniques, comme indiqué dans les kyôdensho.
L’art du goshindô peut être utilisé pour se protéger indépendamment de la taille ou du sexe, si l’on est capable de s’y mettre. C’est l’essence même du jû-jutsu, enseigner non seulement l’art de l’autodéfense dans le feu de l’action, mais aussi la signification plus profonde de cette technique en tant qu’art martial.
Gyakute Jûjutsu Hanbôjutsu Nihon Bujutsu Kenkyûkai Jôshinkan
Hayasaka Yoshifumi
en 1958 dans la préfecture de Miyagi, Japon ; a étudié le jûdô en 1970, actuellement 5e dan ; 1972, karate Senbukan gôjû-ryû ; 1974, karate gôjû-ryû Gôbukan ; 1976, jû-jutsu Kenso-ryû ; 1978, Okinawa kobudô, karate kingai-ryû, Kyan Shôrin-ryû, karaté gôjû-ryû, Shôrinha tsuru-ken de Matayoshi Shinpô sensei. En 1997, il a obtenu le titre de kaiden (licence complète). En 2013, il fut nommé sôke de la 7e génération de negishi-ryû, la 14e génération de shirai-ryû et la 16e génération de Yamamoto-ryû Iaijutsu Sôke. Il a hérité des arts martiaux étudiés par Saitô Satoshi Sensei.
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